Si les pratiques des médecins en matière de prescription diffèrent, comme l’ont mis en évidence les résultats de notre première enquête quantitative réalisée en partenariat avec Biogaran auprès de 40 000 généralistes, qu’en est-il exactement de leurs motivations et de leurs attentes éventuelles ? C’est pour répondre entre autres à ces deux questions que nous avons réalisé une enquête qualitative auprès de trois groupes identifiés comme « pro », « anti » ou « neutres » par rapport aux génériques.
Notre enquête a consisté à « sonder » trois groupes de médecins généralistes homogènes en termes d’âge, de sexe, d’expérience professionnelle et de zone géographique, sur l’univers des génériques. Au sein de chaque groupe, les médecins participants présentaient un profil similaire d’attitude vis-à-vis des génériques : « pro », « anti » ou « neutres ».
Quel que soit le groupe testé, les souvenirs des différents termes pharmacologiques furent rarement justes sur le plan scientifique. L’approche fut tantôt témoin de notions oubliées, « la quantité de principe actif contenue dans le générique peut varier de – 20 à + 25 % par rapport à celle contenue dans le princeps », tantôt révélatrice de notions lointaines, comme « la biodisponibilité correspond à la fraction libre du médicament qui arrive dans le sang ». Ces approximations furent relevées dans les 3 groupes.
Les médecins, lorsqu’ils reconnaissent avec humour ces « faiblesses » de connaissances théoriques, l’attribuent essentiellement à deux facteurs : des notions de pharmacologie lointaines, mais, surtout, une forme « d’abandon » à la fois des autorités compétentes et des laboratoires génériqueurs : « avec les génériques, on nous a mis au pied du mur », « l’ANSM ne nous a pas bien informés, contrairement aux pharmaciens », « les laboratoires génériqueurs ne viennent pas nous voir ».
Les médecins ont été nombreux à rapporter des prescriptions souvent remises en cause par des « patients » au savoir médical « made in Internet »… Des médecins qui avouent parfois être pris en otage, « il y a plein de patients qui veulent du princeps et pas de générique », ou qui maintiennent le cap, « il faut parfois s’engueuler avec les patients pour leur faire accepter un générique », ou encore qui se résignent, même chez les « pro », « j’ai un patient qui m’a apporté un bouquin dénigrant les génériques, il m’a dit : “Vous voyez bien que c’est écrit dans le livre, que c’est du poison !”, qu’est-ce que je peux lui dire ? ».
Des médecins ont rapporté ne pas apprécier ce « savoir partagé » concernant la prescription en DCI, car « parler en DCI entre confrères était une façon de nous comprendre sans être compris des patients », même si la plupart ont reconnu sans problème que cette prescription facilitait les voyages et déplacements.
Des patients que les médecins aimeraient à la fois mieux informés et plus « respectueux » de leur savoir, pour un meilleur dialogue. À ce sujet, beaucoup ont cité la campagne d’information sur les antibiotiques qui ne devaient pas être automatiques, en évoquant la possibilité que les autorités de santé fassent pareil pour les génériques auprès du grand public.
Si les médecins « pro » et « neutres » ont bien intégré dans leur pratique la prescription en DCI, leur adhésion est sensiblement différente :
Cette enquête, soutenue par Biogaran, a permis de vous écouter vraiment, sans faux semblants et de mieux vous comprendre. Nous vous en remercions et vous donnons rendez-vous en avril prochain pour le second volet de cette enquête,consacré à l’évaluation de diverses pistes d’amélioration.