Que ce soit pour eux-mêmes ou, d’une autre façon, pour leurs patients, les médecins généralistes sont très majoritairement dans l’attente d’une formation scientifique sur l’efficacité, la tolérance et la pharmacologie des médicaments génériques. C’est ce qui ressort clairement de la dernière étape de la grande enquête « Génériques, parlons-en » réalisée par « le Quotidien » en partenariat avec Biogaran.
Au départ, comme un grand malentendu. Les pouvoirs publics ont probablement pensé que, en vertu du principe de bioéquivalence, il suffisait de dire aux généralistes qu’un générique était identique à son princeps, pour qu’ils adhèrent aux médicaments génériques. Comme si la notion de bioéquivalence était un acquis pour tous. Quoi qu’il en soit, les choses ne se sont pas passées comme cela. À la méfiance des prescripteurs, se sont ajoutées, d’une part, la frustration liée au droit de substitution des pharmaciens, d’autre part, la défiance des patients à la fois surinformés et désinformés. Comment expliquer les génériques à un patient quand on ne sait pas ce qui lui a été délivré et quand on n’est soi-même pas convaincu ?
Il fallait analyser les réactions des généralistes. Et, pour cela, d’abord les écouter à fond. Ce fut l’objet de la grande enquête « Génériques, parlons-en » proposée par « le Quotidien » en partenariat avec Biogaran.
Cette enquête a été particulière :
Rappelons que la première étape a permis d’enregistrer et de quantifier les avis positifs et négatifs des généralistes sur des points comme l’efficacité, la tolérance, la fabrication, les relations médecins-patients... Rappelons aussi que les phases 2 et 3, quantitatives, ont permis de creuser la phase 1 pour préparer la phase 4 (www.lequotidiendumedecin.com).
Arrêtons-nous sur trois des principaux enseignements de la phase 4, achevée en octobre. Très schématiquement, les généralistes ont dit :
« Le résultat le plus saillant de cette enquête, souligne le Dr Clavero, est que les généralistes aient envie d’entendre parler d’efficacité et de tolérance. Cela correspond réellement à la pratique de médecins de terrain, qui se préoccupent de leur pratique : comment ils soignent, comment ils prescrivent des médicaments. »
« Les généralistes, poursuit le Dr Clavero, sont prêts à être des acteurs de santé publique. Ils restent attachés au système solidaire, au fait de pouvoir l’améliorer et de pouvoir être partie prenante de cette amélioration à part entière. »
Pour le Pr Michel Lejoyeux, psychiatre, également membre du board d’expert, il s’agit d’une enquête « complètement originale qui explore cette particularité relationnelle qui se joue entre le médecin et son patient. On voit bien que ce changement de paradigme que représente la prescription de génériques a un effet sur cette confiance, cette relation très intime et très cadrée que représente cette relation médecin-malade ».
« L’acceptation du générique, tant par le médecin que par le malade dépend au fond d’une représentation que les uns et les autres s’échangent. Plus cette image mentale sera positive et congruente du côté du généraliste et du côté du patient, plus il sera facile de la partager. Plus il y aura de non-dits, de facteurs qui viennent polluer mentalement cette prescription – qui, en terme pharmacologique, est assez banale –, plus ce sera difficile. »
« Dans un contexte de saturation d’informations, insiste le Pr Lejoyeux, la parole du soignant reste irremplaçable. Elle a une force considérable. »
En définitive, apporter aux prescripteurs et aux patients une information claire et fiable sur les génériques : voilà un passage obligé pour restaurer la confiance. Laquelle est un préalable à l’adhésion de chacun à un problème de santé publique : les génériques permettent d’économiser 2 milliards d’euros par an.
Dr Emmanuel de Viel
Recevez gratuitement la brochure « Médicaments génériques :
vous donner les moyens d’agir » pour accéder à l’essentiel de l’information
sur les médicaments génériques